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mardi 22 décembre 2020

2020-11-26 La deuxième ligne du sport oubliée : ça chauffe dans les quartiers

 

Dans une tribune intitulée Le sport des quartiers « au bord du gouffre » reprise par un grand nombre de titres de la presse régionale, plus de 80 sportifs, présidents d’associations et de fédérations, élus maires ou adjoints réclament un « Grenelle de l’éducation et de l’inclusion par le sport » et la création d’un fonds de 50 millions d’euros qui doit garantir la « survie des associations impliquées dans les quartiers ».

Repris également ce week-end par l’équipe « Le SOS des associations sportives de quartier en grande difficulté économique » ,  la tribune dénonce  « la suppression de plusieurs dizaines de milliers d’emplois aidés initiée depuis 2017 » qui « a cassé les dynamiques déjà très fragiles portées par des milliers d’acteurs sur le terrain ».

Oubliés dans les 400 millions d’euros

«  Nous sommes au bord du gouffre »,  «  peu reconnus par les acteurs institutionnels - à l’exception notable des maires qui sont nos interlocuteurs privilégiés sur le terrain, et jamais associés aux prises de décision nous concernant au premier plan ». Ces deuxièmes lignes du sport, ces éducateurs sportifs qui œuvrent dans les territoires difficiles sont des boussoles, des piliers. Ils sont les accompagnateurs d’une jeunesse en manque d’espoir, mais aussi les formateurs de nos plus grands sportifs.
Les signataires constatent que « la rencontre du monde du sport qui annonce 400 millions d’euros cette semaine ne cible pas les territoires les plus en difficulté de notre pays ! Nous souhaiterions être écoutés dans le cadre du plan de relance ».

Et la ministre d’allumer tout de suite un contre feu avec un tweet publié (21/11 18 h 25) quelques heures après l’article dans l’Equipe dans lequel elle annonce plus « 75 M€ qui ont permis de soutenir les acteurs socio-sportifs au plus prés du terrain ». Et quelques minutes plus tard, le fidèle lieutenant, directeur de l’Agence du sport dans un tweet (21/11 18 h 48 ) de préciser que « les quartiers en politique de la ville (QPV) est une priorité : 1800 emplois d’éducateurs (15 M€), 40 M€ pour soutenir les associations sportives de terrain en QPV et 20 M€ dans la rénovation des équipements ».  Bataille de chiffres à venir d’autant que les signataires réclament immédiatement 50 M€ « pour assurer la survie des associations sportives dans les quartiers. »

Les JO en ligne de mire

« Dans le cadre de l’héritage des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, il avait été annoncé la création de milliers d’emplois pour les jeunes, mais à ce jour aucun projet concret n’est pourtant mis en route ! » poursuive les signataires.
Pire des manifestations anti JO commencent à s’organiser. Une trentaine de collectifs citoyens de Seine-Saint-Denis ont manifesté mardi après-midi pour protester contre plusieurs projets immobiliers prévus dans le département pour les Jeux olympiques de 2024. 

-> A lire : La mobilisation anti-JO 2024 descend dans la rue (sur le site de Libération)
 

Comment effectivement imaginer réussir les jeux sans les quartiers ? Mais plus globalement sans une politique d’éducation par le sport ? Là encore, quel est le cap ? Quelle est la vision ? Quel est le projet ?

Lancement du Grenelle de l’éducation et de l’inclusion par le sport à Garges-Lès-Gonesse

Pour y répondre, le maire de Garges-Lès-Gonesse a proposé l’organisation du Grenelle de l’éducation et de l’inclusion par le sport, le 1er février prochain dans sa ville, suite à la réunion consacrée à la situation dans les quartiers à Matignon le 23 novembre dernier, lors de laquelle le Premier ministre a reçu neuf maires. « J’ai alerté le Premier Ministre sur l’état de nos clubs, qui ont un rôle majeur d’accompagnement pour nos jeunes et, plus largement, d’orientation des publics. Ces clubs sont aujourd’hui au bord du gouffre et souffrent de difficultés majeures pour obtenir des soutiens financiers. J’ai donc proposé que ma ville, Garges-Lès-Gonesse, accueille le Grenelle de l’éducation et de l’inclusion par le sport. A Garges, comme dans d’autres villes populaires, nous avons choisi de mettre le sport au cœur de notre politique de vivre ensemble, d’insertion et d’éducation pour la jeunesse. Il est crucial de recréer du lien et une relation de confiance avec les acteurs du sport. »

Le Maire de Garges-Lès-Gonesse a appelé l’ensemble des élus locaux, financeurs d’une grande partie du sport, acteurs associatifs, éducateurs sportifs, grands champions français, entreprises, parlementaires, l’ensemble des ministères concernés (Travail, PME, Jeunesse, Sports, Éducation, Politique de la ville, Justice), ainsi que le COJO, à participer à la co-construction de ce Grenelle de l’éducation et de l’insertion par le sport. L’objectif majeur sera de tracer une nouvelle ambition pour le sport dans les quartiers populaires, à la hauteur de l’engagement phénoménal de ces acteurs essentiels qui œuvrent pour nos territoires a-t-il indiqué dans un communiqué.

2020-11-17 Ce que j’attends d’une ministre des Sports : le cas de la natation

 

Madame la ministre déléguée aux Sports est intervenue la semaine dernière dans 2 webinaires sur les piscines.  Elle a invité les acteurs du sport à faire des propositions. C’est l’objet de cette contribution.

S’il est effectivement important que le ministère se préoccupe de la mise en place des protocoles sanitaires dans les piscines, j’en attends plus. Ce que j’attends d’une ministre c’est de porter une vision, de fixer un cap, de définir des grandes orientations politiques.

En matière de natation quelle est votre politique Madame la ministre ?

Il y a bien eu la conférence de consensus sur l’aisance aquatique mais vous en conviendrez ça ne constitue qu’une brique d’une politique publique et surtout un outil opérationnel. Quant au financement par l’Agence « des projets intégrant un bassin d’apprentissage », là encore, c’est un moyen pas une orientation.

Une  politique publique se construit sur 4 niveaux :

  • le niveau politique : relève de la décision des élus et consiste à définir des grandes orientations politiques au regard de valeurs personnelles ou collectives dans un contexte déterminé ;
  • le niveau stratégique : c’est la définition des programmes d’actions par rapport aux objectifs stratégiques. C’est le niveau d’identification des enjeux (la mise en relation des plans d’actions par rapport aux orientations – en gris dans le schéma). Les objectifs proches constituent une orientation politique ;
  • le niveau tactique : consiste à définir le mode de gestion le plus pertinent, les outils à mettre en place ;
  • le niveau opérationnel : le niveau des actions à réaliser, des outils à mettre en œuvre.

Tout ce que je lis aujourd’hui relève du niveau opérationnel ou au mieux du niveau tactique…

Pour être concret, car bien sûr tout ceci nécessite un travail plus approfondi à partir d’un diagnostic partagé plus précis que le nôtre et surtout une démarche concertée avec les acteurs du sport, voici ce que pourrait être une politique publique du savoir nager en France.

A propos du diagnostic le constat est le suivant :

  • il n’existe aucune statistique sur le savoir nager en France. Pire on ne connaît pas le nombre d’enfants qui bénéficient d’un enseignement et pas plus, pour ceux qui en bénéficient, le nombre de séances ;
  • on ne connaît pas les raisons pour lesquelles certains enfants n’apprennent pas à nager à l’école. Déficit de m2 de plan d’eau, problème de transport, motivation des enseignants, déficit d’encadrement….  Au sujet de l’offre en m2 de plan d’eau on rappellera que selon un rapport de l’IG de 2014, il y avait 1600000 m2 de plan d’eau en France. Si on considère que la moitié de cette offre est couverte, on est à 800 000 m2 de plan d’eau. Sachant qu’il y a 4,2 millions d’élèves à l’école élémentaire, un rapide calcul montre que pour réaliser 2 cycles de 10 à 11 séances il faut 246 000 m2 de plan d’eau et 4 cycles 481 000 m2 de plan d’eau soit pratiquement la moitié de l’offre. Moralité il serait temps de mener un véritable diagnostic d’autant plus que, selon le même rapport, le CNDS a consacré sur 8 ans 126 M€ aux piscines sans aucune évaluation de l’impact sur le savoir nager !  Une politique qui coûte selon nos calculs 1 milliard par an à la collectivité publique dans son ensemble.

Revenons à ce que pourrait être une politique publique du savoir nager !

4 orientations politiques :

1 - Rendre les activités aquatiques accessibles à tous,

2 - Prévenir les noyades,

3 - Apprendre à nager, 

4 - Soutenir le développement des activités pour la santé.

 

11 objectifs :

  • prévenir les noyades,
  • apprendre à nager,
  • favoriser la pratique physique,
  • faciliter le maillage du territoire,
  • clarifier le savoir nager du « être à l’aise dans l’eau »,
  • rendre plus efficace et plus efficient l’apprentissage de la natation,
  • faciliter l’encadrement des séances d’activités,
  • être plus efficaces dans les  apprentissages en matière de savoir nager,
  • être plus efficace dans la prévention des noyades,
  • mieux cibler les efforts collectifs,
  • sensibiliser aux effets bénéfiques de la natation.

 

4 programmes d’actions :

  • Soutien à la construction de bassins de natation,
  • Modification de la réglementation et des formations,
  • Réorganisation de l’apprentissage de la natation et renouvellement  des méthodes d’enseignement (didactique et pédagogie),
  • Mise en place de dispositifs d’observation et d’outils de communication.

 

 

10 plans d’actions

Chaque programme comprend plusieurs plans d’action :

  • Soutien à la construction de bassin de natation :
    • 1 – définition d’une politique de soutien à la construction d’équipements sportifs dans le cadre de l’agence nationale du sport  (Etat, CT, FFN, délégataires) ;
    • 2 - innovation avec la création d’une nouvelle génération de bassin de proximité faible profondeur ;

 

  • Modification de la réglementation et des formations :
    • 3 - redéfinition des objectifs du savoir nager et création d’un test « je suis à l’aise dans l’eau » ;
    • 4 - simplification du cadre réglementaire de la surveillance et de l’encadrement des activités aquatiques ;
    • 5 – évolution du dispositif de formation / certification ;
    • 6 - Simplification de la procédure POSS ;

 

  • Réorganisation de l’apprentissage de la natation et renouvellement  des méthodes d’enseignement (didactique et pédagogie) :
    • 7 - Mise en place d’une nouvelle organisation à l’école  en faveur du  savoir nager et du « je suis à l’aise dans l’eau » ;
    • 8 - Diffusion d’une méthode pédagogique simple et efficace ;

 

  • Mise en place de dispositifs d’observation et d’outils de communication :
    • 9 - Mise en place d’une campagne de communication ;
    • 10 – création d’un baromètre national.

 

Pour illustrer la déclinaison d’un plan d’action prenons le plan d’action numéro 1. Il va de soit que la politique de soutien à la construction d’équipements sportifs doit être traitée au niveau de l’Agence nationale du sport, mais c’est aussi le cas pour la plupart des plans d’actions.

Comme le précise le préambule des statuts de l’Agence « chaque membre s’engage à mobiliser, en faveur de ce projet commun et d’intérêt général, sa capacité d’influence et d’intervention pour entraîner ses adhérents et ses réseaux dans la mise en œuvre de ce nouveau modèle. »

Considérons que l’apprentissage de la natation est une politique publique et que « cette action s’inscrit dans le cadre de la stratégie définie par l'Etat dans une convention d'objectifs conclue entre l'Agence et l'Etat. » comme le prévoit l’article 3 des statuts de l’Agence.

Chaque acteur en débat au sein de ses instances pour savoir comment se positionner et mobiliser son réseau au service de cette politique.

Au final on pourrait avoir cette configuration dans laquelle l’Agence finance les bassins d’apprentissage, les régions se mobilisent pour les financements des équipements structurants (les bassins de compétition),  les départements financent le fonctionnement des lignes d’eau avec un financement des collèges à la ligne d’eau voire, dans certains cas, le financement de l’investissement.  Le bloc communal assurera le financement complémentaire et  maîtrise d’ouvrage des piscines. Quant aux privés, certains d’ailleurs sont prêts à franchir le pas pour construire des bassins d’apprentissage privés, sous réserve d’un achat de créneaux par les collectivités locales pour les scolaires.

Voilà ce qui devrait figurer dans une délibération de l’Agence qui fonctionne comme un GIP. Sur les territoires ce dispositif serait bien évidemment débattu au sein des conférences régionales, les modalités de financement seraient arrêtées par les financeurs. La répartition des interventions entre les différents niveaux servirait la mise œuvre non redondante d’une politique publique de la natation.

On pourrait décliner ainsi tous les plans d’actions. Mais est-ce bien nécessaire ?

Cette politique publique permettrait d’initier le mouvement de ce que vous appelez de vos vœux avec l’ANS pour une nouvelle gouvernance, sur un projet qui rassemble, qui pourrait être évalué chaque année, sur lequel il serait simple de communiquer et qui marquerait votre passage au ministère.

Voilà Madame la ministre ce qu’on attend de vous et pas uniquement sur la natation. Fixer le cap, donner du sens.

2020-11-10 Du déconfinement au reconfinement : les 6 mois qui ont marqué l’explosion du modèle sportif français

 

Il y a 6 mois jour pour jour,  je publiais un édito Quel sport en 2030 2 scénarios post covid-19 ?  Le scénario de l’implosion-explosion et celui de la raison

J’écrivais « c’est la capacité des acteurs à s’organiser pendant cette période cruciale qui déterminera les scénarios de sortie de crise ». 6 mois après, le constat est terrible.  Les acteurs n’ont pas anticipé la seconde vague de la crise sanitaire et donc ils la subissent de plein fouet.

On aurait pu imaginer pendant l’été qu’un travail collectif soit conduit sous l’égide de l’Agence nationale du sport, c’est pour ça qu’elle a été créée ! C’est clairement indiqué dans ses statuts : « un modèle partenarial entre l’Etat, le mouvement sportif, les collectivités territoriales et leurs groupements et les acteurs du monde économique, dans le cadre d’une profonde évolution du modèle sportif français, dans le respect du rôle de chacun ».

Mais non rien. Aucune vision, aucune stratégie, aucune anticipation.

Un ministère des Sports à la ramasse

Côté ministère des Sports, on  ne reviendra pas sur les multiples couacs liés à la publication des guides inapplicables pour la pratique post confinement, sur des annonces de la Ministre contredites le lendemain par le Premier ministre...  On ne peut que constater un manque d’anticipation qu’il s’agisse de la préparation du déconfinement ou de celle du reconfinement.

« Le sport n’est pas la priorité du gouvernement »,  avait annoncé la ministre des Sports dès la mi-avril. Prémonitoire !

Cet avis était  partagé par les Français puisque 58 % d’entre eux souhaitent que le sport garde la même place dans la société post covid.  Seuls 14 % souhaitent que le sport ait une place plus importante, 28 % qu’elle le soit moins.

-> A lire : Un sondage qui plante le plan de relance dans le sport ?

On a compris que le ministère des Sports n’avait pas la main. Qu’il s’agisse de peser sur la pratique sportive ou les finances, c’est Bercy et le ministère de la Santé qui tiennent les rênes.

La crise sanitaire n’a certes  pas favorisée le positionnement de la Ministre, mais on pouvait imaginer un Ministère qui se projette, qui donne envie et propose de l’espoir et pas uniquement à travers les JO. Hélas nous restons au stade des nécessaires aménagements à la crise, de la gestion du quotidien et encore, bref dans l’opérationnel. Quid d’une vision stratégique pour après ? Quid d’une réflexion sur des scénarios comme nous essayons de le faire ? Quid du débat ? Nous craignons que le Ministère se contente d’un rôle de super-technicien : un peu juste pour faire face aux éléments et tenter de les dominer... un jour.

La supplique du mouvement sportif

Face à ce manque de considération, un appel aux dons a lancé avec l’opération « Soutiens ton club ». Appel aux dons relayé il faut le signaler par l’ensemble des acteurs du sport (ministère des Sports, Fondation du Sport Français, Comité National Olympique et Sportif Français, Comité Paralympique et Sportif Français, Agence Nationale du sport et les associations représentant les collectivités locales (AMF, ANDES, Association de départements de France, région de France, France urbaine).

On avait indiqué à l’époque que « le montant des dons sera certainement un bon indicateur du poids des clubs sportifs dans le cœur des Français ».  Le résultat est là : une mobilisation très faible avec seulement 1 million de dons au bout de 6 mois. Une opération qui rappelle celle de la pétition du mouvement sportif pour peser sur le budget du sport #leSportCompte qui avait fait un flop. Un boulet que le mouvement sportif traîne depuis le début de mandat.

« Désemparé »  le mouvement sportif en a appelé au président Macron et a lancé un SOS le 26 octobre : rien ne va plus pour le mouvement sportif. Et pour appuyer sa démonstration il  a mis en place une enquête nationale pour évaluer les conséquences liées à la crise sanitaire, que ce soit sur les licences, l'activité régulière ou les ressources des clubs.

-> A lire : Pour convaincre Bercy, le CNOSF lance une enquête auprès des clubs

Les clubs ou les fédés en danger ?

Etait-il plus judicieux de commencer par l’enquête pour en tirer les conséquences et ensuite en appeler au président de la République ? Nous le pensons. D’autant plus qu’une étude récente du même comité olympique, le modèle économique des clubs sportifs fédérés, démontrait que la moitié des clubs étaient en difficulté avant le covid et que seulement 12 % étaient des clubs employeurs. Difficile dans ce contexte de convaincre Bercy, d’autant plus que les clubs bénéficient des mesures de droit commun. Nous pensons que les fédérations sont plus en danger que les clubs. En effet, grâce au bénévolat les clubs se montreront résilients. Plus compliqué pour les fédérations avec un niveau de charges fixes important…

Le sport pro en quasi burn-out

En permettant aux clubs pros de poursuivre le championnat en jouant à huis clos, le gouvernement a-t-il précipité le sport professionnel vers la crise ? C’est paradoxal mais c’est la réalité. D’ailleurs ce choix a-t-il était concerté et étudié ? Impossible pour le foot de se mettre à la faute vis-à-vis de Médiapro. La messe était dite ! Show must go on...

La réalité c’est qu’en permettant la continuité du sport professionnel, le Ministère prive les clubs d’un éventuel chômage partiel. En l’absence de recettes liées au matchs, cette situation est intenable pour certaines disciplines celles les moins subventionnées et les moins  concernées par les droits TV : le basket et le rubgy en particulier. C’est dans ce contexte que le gouvernement a demandé l’autorisation à la Commission européenne de créer un fonds d’aide au sport professionnel pour atténuer les conséquences du huis clos.

Mais ces 6 mois ont exacerbé toutes les tensions possibles et imaginables. Tensions entre les dirigeants des clubs de foot par rapport aux calendriers. Seul le retrait annoncé de Médiapro leur a permis de trouver un bouc émissaire commun. Tensions entre la ligue nationale de rugby et la fédération qui ont eu carrément recours à l’avis du Conseil d’Etat. Incapacité pour les disciplines de sport de salles de porter  un message commun.

La gouvernance du sport sur les territoires : une usine à gaz sans gaz…

Quant aux collectivités territoriales, leur cohésion a explosé dès la remise du rapport  « Gouvernance du sport ». Incapable de tenir une position commune, souhaitant que chaque niveau de collectivités territoriales ait une place d’honneur au sein de la conférence régionale du sport et au sein de la conférence des financeurs, leurs représentants ont passé plus de temps à discuter de la représentation de chaque niveau de collectivités plutôt que du rôle des conférences. Les expérimentations annoncées n’ont jamais été conduites, la mission Dirx Dussot très critique n’a pas remis son rapport au premier ministre qui a lui même présidé à cette usine à gaz en tant qu’ancien président de l’agence.

Résultat personne ne sait comment va fonctionner cette gouvernance.

… un CNDS territorial bis avec 10 fois moins de moyens qui coûtera 10 fois plus cher 

« Ces conférences seront donc à minima les ex-commissions du CNDS en format néanmoins rénové avec toutes les strates de collectivités, les représentants du monde économique et avec pour ambition de lier un diagnostic de fond sur les besoins de développement du sport dans le territoire avec la répartition des crédits territorialisés de l’Agence » déclare Frédéric Sanaur dans une interview à paraître dans le prochain dossier d’Acteurs du Sport.

Et voilà ! On y est. Tout ça pour ça ! Quand on sait qu’il est envisagé une conférence des financeurs par département, on mesure le coût de cette usine à gaz alors que contrairement au CNDS, les fédérations ont mis la main sur les subventions aux clubs qui étaient avant distribuées par les commissions territoriales du CNDS. Un comble.

Le combat du secteur privé

Pas épargné par la crise, le secteur privé du sport a tenté de convaincre. Et pourtant, tous les protocoles ont été respectés, aucun cluster n’a été  déclaré dans les salles de sport.  Une tribune dans le JDD signée par Zidane, Diagana, n’y a rien fait.  Alors qu’un consensus est clair sur le fait que l’activité physique permet de développer l’immunité. En vain.

« Le sport n’est qu’un mot »

Durant les 6 mois « Chaque acteur a joué sa propre partition » (première phrase pour décrire le scénario de l’implosion-explosion). Mais sincèrement, je ne pensais pas que ça irait aussi vite. Finalement la révolution annoncée par L Flessel a laissé place à l’implosion du modèle sportif français. Peut-on parler encore d’un modèle ? Non. Comme le disait Pierre Bourdieu à propos de la jeunesse[1],  ces 6 mois ont démontré « Le sport n’est qu’un mot »

Les acteurs du sport peuvent-ils se rassembler en vue de 2024 pour pouvoir encore croire dans un modèle sportif, porter une vision commune faire du sport un bien commun ? (cf le rapport sur la gouvernance du sport). Ce sera l’objet de notre prochain édito.



[1] Entretien avec Anne-Marie Métailié paru dans Les jeunes et le premier emploi, Association des Âges, 1978

samedi 7 novembre 2020

2020-09-22 Gouvernance territoriale du sport : les collectivités sous tutelle ? Les élus l'ont-ils bien compris ?

 

Le projet de décret relatif aux conférences régionales du sport et aux conférences des financeurs du sport va être une nouvelle fois examiné au Conseil d’État vendredi puis publié.  Nous avons eu accès à la dernière version du décret qui sera présenté en Conseil d’État et le moins que l’on puisse dire c’est qu’une explication de texte s’impose.

En effet si au niveau de l’Agence nationale du sport l’État n’a plus la main sur les budgets affectés au développement de la pratique sportive (aujourd’hui apportés uniquement par l’État) en n’ayant que 30 % des votes, le décret prévoit que sur les territoires les collectivités sont minoritaires pour voter les budgets affectés aux politiques sportives territoriales.  Budgets apportés principalement par les collectivités. L’Etat est sous tutelle au niveau de l’Agence nationale du sport, les collectivités sont sous tutelle au niveau des territoires. En arbitres, le mouvement sportif et le monde économique. Ça promet !

Visiblement il y a une incompréhension de taille, peut être entretenue par l’Agence nationale qui peut laisser penser que toute cette usine à gaz a été mise en place sur les territoires pour que les acteurs se répartissent l’argent de l’Agence nationale du sport (ou ce qu’il en reste). En réalité c’est tout le financement public et associatif du sport qui sera discuté et voté par les conférences régionales et conférences des financeurs. Un financement apporté principalement par les collectivités.

2 vainqueurs, 1 perdant, 1 spectateur

L’État sort vainqueur de cette nouvelle gouvernance en étant à la manœuvre sur les territoires. D’ailleurs les agents de l’État seront-ils  suffisamment nombreux pour assurer la conduite des projets sportifs territoriaux ?
Le mouvement sportif est également gagnant en ayant récupéré l’ex-part territoriale du CNDS gérée aujourd’hui par les fédérations.

Le perdant, les collectivités qui ne pourront plus décider librement du financement accordé aux politiques sportives !

Quant au monde économique pour l'instant il assiste au spectacle. 

Si notre lecture s’avérait erronée  et qu’au final toute cette usine à gaz ne vise qu’à décider de la répartition des fonds de l’Agence sur les territoires, ce ne serait qu’un moindre mal mais franchement tout ça pour ça !  Si notre lecture s’avérait exacte il faudra que les élus qui siègent au sein de l’Agence nationale du sport expliquent comment on a pu en arriver là ! En tout cas ça mérite une précision…  

Explication de texte.

La conférence régionale du sport c’est

- 1 délégué territorial de l’Agence : le préfet de région. « Le préfet est le délégué territorial de l’agence. L’Agence nationale du sport participe aux travaux de la conférence régionale selon les modalités déterminées par son délégué territorial. »

- 1 secrétariat assuré l’État : le secrétariat est assuré par le service de l’État chargé de la politique publique du sport. Il peut être mutualisé avec les services de l’institution dont est issu le président de la conférence.

- 1 présidence : la présidence est élue parmi 4 collèges. Les 4 collèges délibèrent à la majorité simple des présents : État (30 %), mouvement sportif (30 %), collectivités territoriales (30 %), autres personnes physiques et morales intéressées par le développement du sport et des organisations professionnelles représentatives des acteurs du monde économique (10 %).

La conférence régionale du sport élabore et adopte un projet sportif territorial…

Le  projet sportif territorial concerne « 8 domaines »
1° Le développement du sport pour toutes et tous sur l'ensemble du territoire ;
2° Le développement du sport de haut niveau ;
3° Le développement du sport professionnel ;
4° La construction et l'entretien d'équipements sportifs structurants ;
5° La réduction des inégalités d'accès aux activités physiques et sportives ;
6° Le développement des APS adaptées aux personnes en situation de handicap ;
7° La prévention de et la lutte contre toutes formes de violences et de discriminations
8° La promotion de l'engagement et du bénévolat dans le cadre des activités physiques et sportives.

Le projet sportif territorial est construit en 3 étapes :
- Un bilan de l’offre sportive existante sur le territoire régional ;
- Un programme comportant les mesures et les actions à mettre en œuvre au regard notamment des objectifs ;
- Les modalités de suivi du programme d’action.

… qui donne lieu à des contrats pluriannuels d'orientation et de financement

« Le projet sportif territorial donne lieu à la conclusion de contrats pluriannuels d'orientation et de financement qui précisent les actions que les membres des conférences des financeurs du sport s'engagent à conduire ainsi que les ressources humaines et financières et les moyens matériels qui leur seront consacrés, dans la limite des budgets annuellement votés par chacun de ces membres. » prévoit l’article L 112-14 du code du sport.

L’agence est à la manœuvre

On relève que globalement le financement pour chaque domaine est apporté par les collectivités territoriales. Mais c’est l’État qui est à la manœuvre en assurant le secrétariat de la conférence régionale du sport et l’Agence qui dirige la manœuvre puisque le décret prévoit que « l’Agence nationale du sport participe aux travaux de la conférence régionale selon les modalités déterminées par son délégué territorial. »


La ou les conférence(s) des financeurs instituée(s) par la conférence régionale 

Une conférence est créée pour le ressort territorial ou pour les domaines dont elle traite. Ainsi le choix est donné :
- soit de créer des conférences au niveau inter départemental, au niveau départemental ou au niveau métropolitain,
- Soit par domaine en référence aux 8 domaines ci-dessus.

Une conférence présidée par les collectivités. Le décret prévoit que « lors de sa première réunion, chaque conférence des financeurs élit, en son sein, à la majorité simple des membres présents, un président, sur proposition du collège des collectivités territoriales. »

4 collèges :
- État : 7 membres ou plus si plusieurs Creps
- Collectivités territoriales : région : 1 ; département 1 par chaque département du périmètre géographique (4 à 13 département par région selon les régions) ;  commune 3 ; CC et CA : 1 par métropole, 1 par communauté urbaine (soit 2 à 4 selon les régions)
- Mouvement sportif : 6 membres
- autres personnes physiques et morales intéressées par le développement du sport et des organisations professionnelles représentatives des acteurs du monde économique : 6 membres

Les collectivités minoritaires en voix mais très largement financeurs

Quelle que soit l’hypothèse retenue, les collectivités qui financent en grande majorité les 8 domaines précités ne sont pas majoritaires dans la conférence des financeurs. L’Agence nationale du sport participe aux travaux de la conférence des financeurs du sport selon les modalités déterminées par son délégué territorial.

La mission de la conférence des financeurs : « conclure les contrats pluriannuels d’orientation et de financement ».

La conférence des financeurs doit :
1° Définir les seuils de financement à partir desquels elle examine les projets
d’investissement et les projets de fonctionnement qui lui sont soumis pour examen et avis ;
2° Emettre un avis relatif à la conformité de chaque projet qui lui est soumis aux orientations définies par le projet sportif territorial ;

A noter que pour ces 2 premiers points les délibérations sont prises à la majorité absolue des membres présents.

3° Identifier les ressources humaines et financières et les moyens matériels que les
membres de la conférence lui indiquent être susceptibles d’être mobilisés, dans la limite des
budgets annuels, en vue d’un contrat d’orientation et de financement.

2020-07-07 Le sport dans l’acte II du quinquennat Macron : un casting de rêve !

 

Difficile de faire mieux en terme d’affichage politique pour servir le sport que ce nouveau gouvernement.  Un premier ministre qui vient de passer ses 3 dernières années à la tête de la DIJOP (Délégation interministérielle aux jeux Olympiques et Paralympiques) et qui est président de l’Agence nationale du sport depuis sa création. Une forte personnalité dont le talent est loué par tous les acteurs du sport. Un ministre de l’Éducation nationale de la jeunesse et des sports. Peut-on rêver mieux que de voir accoler le Sport au même rang que l’Éducation nationale et en symbiose avec la Jeunesse ? Et en plus un ministère délégué totalement consacré au sport.

La semaine dernière nous faisions le constat dans notre édito que « Nous avons connu une ministre qui souhaitait être à l’avant de la caravane du Tour de France sans forcément connaître le tracé de l’épreuve mais qui avait l’intuition qu’il fallait faire bouger les lignes puis une autre qui se reconnaît plus dans le maillot jaune au cœur de la course voulant tout contrôler sans coéquipiers à ses côtés et surtout avec un sponsor défaillant…  Nous attendions une ministre dans la voiture du directeur de course, nous avons un ministère qui espère encore une victoire d’étape... »

-> A lire : Le sport dans l’acte I du quinquennat Macron : un coup d’épée dans l’eau ?

Pour reprendre cette métaphore du Tour de France, on a maintenant un leader à l’avant de la caravane avec tous les sponsors  derrière lui. Dans la voiture rouge le ministre qui trace la route, donne le tempo et dicte les étapes. Et notre ministère délégué, maillot jaune au sein du peloton qui fait le job. Il ne manque plus que le nouveau ou la nouvelle DIJOP et président.e de l’Agence nationale du sport pour avoir un casting de rêve.

Le rattachement au ministère de l’Éducation nationale : une volonté de Roxana Maracineanu

Certains y voient une forme de rétrogradation, une descente en ligue 2 (Régis Juanico), un mauvais signal à l’approche des jeux, « la poursuite du démantèlement » (Patrick Kanner), « un affaiblissement du rôle du ministère des Sports » (Marie-Goerges Buffet).

La lecture de l’Équipe nous apprend que c’est la ministre elle-même qui a souhaité ce rapprochement.  « Depuis plusieurs mois, explique-t-on du côté de l'Élysée, elle portait le souhait que cette collaboration renforcée se concrétise dans l'organisation gouvernementale. De tout temps, les ministres ont essayé d'être plus présents dans le processus éducatif, or c'est difficile. Elle a fait cette demande auprès de Jean-Michel Blanquer qui l'a trouvée bonne. »  

Une aubaine pour le président du CNOSF, Denis Masseglia, qui considère que « C’est un énorme changement, qui aura des conséquences multiples, ne serait-ce que par la considération que l’on peut avoir vis-à-vis de l’emploi. Désormais, les employés au sens des collaborateurs, des cadres qui sont ceux du ministère, vont être rattachés à l’Éducation. On va ainsi avoir beaucoup plus de possibilités, de capacité, d‘importance sociétale. »

L’éducation au ministère, le haut niveau à l’agence et le développement du sport dans les territoires… 

En tout cas, ça clarifie le rôle attendu du ministère pour la fin du mandat. 

Un ministère des Sports dont l’action est réorientée vers sa mission éducative auprès de jeunes. Le savoir nager, le savoir rouler, le dispositif 2S 2C en partenariat avec le mouvement sportif, mais aussi des actions renforcées avec pour ligne de mire Paris 2024 pourront se pérenniser. Pourquoi pas une ambitieuse « simplification des deux services publics de la formation aux métiers du sport (la formation délivrée par le ministère des Sports et celles délivrées par l’Éducation Nationale, les formations STAPS) dans un objectif d’efficacité et de lisibilité des offres de formation » comme le prévoit le programme sport du candidat Macron

Une Agence du sport dont l’action est principalement orientée vers le haut niveau et l’accompagnement des fédérations. Il convient de signaler que pour accompagner le HN, 100 postes vont être transféré du ministère des Sports (directions régionales et départementales) vers les CREPS.

Quant au développement du sport, il dépend de beaucoup de paramètres et en particulier le décret relatif à la gouvernance du sport sur les territoires, du report ou pas des élections régionales mais peu de chance que le dispositif ait un réel impact avant 2024. Dommage. A moins que le débat sur la décentralisation du sport soit relancé, nous le souhaitons.

Finalement c’est le scénario AP 22 qui s’est imposé, déjà les auteurs du rapport s’interrogeaient sur « l’opportunité du maintien d’un ministère de plein exercice. »  Une décision qu’on avait déjà largement anticipé dans nos précédentes publications :

- Pendant le confinement, retour sur la gouvernance du sport - Épisode 3 : Une décision tumultueuse par Patrick Bayeux  

Gouvernance du sport sur les territoires : une usine à gaz qui inquiète ! 

Ce remaniement ministériel a au moins le mérite de faire apparaître une forme de cohérence dans la politique publique du feu ministère des Sports. Cette clarification liée au rattachement à l’Éducation nationale donnera certes de la souplesse pour la gestion des ressources humaines, mais pour ne pas apparaître comme un effet de manche, nous resterons attentifs aux moyens financiers qui vont désormais accompagner ce nouvel élan tant attendu.

2020-06-30 Le sport dans l’acte I du quinquennat Macron : un coup d’épée dans l’eau ?

 

Alors qu’un remaniement se profile que peut on retenir des 3 premières années de la présidence d’Emmanuel Macron dans le domaine du sport ? Pas grand chose en réalité.

 

Laura Flessel aura fait voté la loi Olympique et lancé le chantier gouvernance du sport. On lui doit la large concertation avec tous les acteurs. Terminé au cours de l’été 2018 le rapport sur la nouvelle gouvernance du sport a  été finalement remis le 16 octobre 2018 à Roxana Maracineanu  (http://www.sports.gouv.fr/accueil-du-site/actualites/article/Rapport-Nouvelle-Gouvernance-du-sport   ) nommée suite à la demission de l’ancienne escrimeuse début septembre 2018.

 

Au cours de l’été 2018 la situation s’est largement dégradée avec une baisse significative du budget du ministère des sports qui a conduit la mouvement sportif à lancer une pétition «  le sport compte ». Pétition sans effet.  C’est aussi à cette période que le sort des cadres techniques avait été arrété.  (https://www.europe1.fr/sport/ministere-des-sports-qui-sont-ces-conseillers-techniques-sportifs-3752225)  la crise des cadres techniques a donné lieu à une mission de médiation de Yann Cucherat et de  haut Alain Resplandy-Bernard haut fonctionnaire. Depuis rien, aucune annonce aucune décision.

 

Le bilan du ministère des sports se conjugue au futur !

 

Dans une interview donnée à l’équipe avant hier dont le titre est « on sait maintenant que les choses vont changer »   https://www.lequipe.fr/Tous-sports/Actualites/Roxana-maracineanu-on-sait-maintenant-que-des-choses-vont-changer/1148020    la ministre annonçait l’ »arrivée sur le bureau du Premier ministre dans les deux semaines » d’une proposition de loi. Une loi qui devait être présentée par L Flessel début 2019 ! une loi « sport et société » visant à encourager la pratique pour tous et partout, tout au long de la vie. A la question « que voudriez-vous qu'on retienne de votre action en tant que ministre des Sports ? »  La ministre a peu de chose à mettre en avant.

« Tout ce que j'ai engagé sur la partie éthique et intégrité, protection des sportifs. Ce lien qu'on va réussir, grâce à l'agence nationale du sport, à créer plus fort avec les sportifs, les territoires, le monde de l'entreprise. Le fait que cette gouvernance partagée puisse se mettre en oeuvre sur les territoires via les régions»

Pour la partie éthique intégrité on partage pour la partie agence nationale du sport  et en particulier sur les territoires c’est aujourd’hui un véritable échec. 2 ans après la fin des travaux sur la gouvernance aucune avancée significative pour les acteurs du sport alors qu’un formidable espoir était né avec cette dynamique et le projet olympique en perspective.

On pourrait pointer également les faux pas pendant la crise du Covid 19, les annonces à contre temps, un plan de relance finalement repoussé en septembre  ou encore cette prestation devant les sénateurs sur la lutte contre la radicalisation où « Le ministère des Sports se montre-il trop « laxiste » ? Ou est-il dans le « déni », pour citer les représentants de la commission sénatoriale ? «   Lien vers l’article  de la gazette des communes Lutte contre la radicalisation : le ministère des sports pointé du doigt.

 

Même la prévention des noyades et le développement de l’aisance aquatique programme phare sur lequel beaucoup personnes se sont mobilisée n’a pas eu l’echo escompté.

 

Compliqué le sport dans l’acte I du quinquennat Macron entre une ministre qui souhaitait être à l’avant de la caravane du Tour de France sans forcément connaître le tracés de l’épreuve mais qui avait l’intuition qu’il fallait faire bouger les lignes et une autre qui se reconnaît plus dans le maillot jaune au cœur de la course à vouloir  tout contrôler  les équipes et leurs acteurs …  Pour l’acte II il faudrait une / un ministre qui soit dans la voiture rouge ! qui donne la vision, qui trace la course, qui fasse confiance aux acteurs.

 

Mais faut il un ministère des sports ?

 

Pour Denis Masseglia c’est non. Le président du CNOSF lors de l'Assemblée générale du Comité lundi, a clairement affirmé que la place du  ministère des Sports est sous la tutelle de celui de l'Éducation nationale. https://www.lequipe.fr/Tous-sports/Actualites/Roxana-maracineanu-on-sait-maintenant-que-des-choses-vont-changer/1148020 

Attendons de voir !

 

dimanche 21 juin 2020

2020-06-17 Gouvernance du sport : les collectivités devront-elles obtenir un avis conforme de l’Etat et du mouvement sportif pour pouvoir dépenser leur argent ?

Alors que le Président de la République appelait dimanche soir à une nouvelle étape dans la décentralisation, « L’organisation de l’Etat et de notre action doit profondément changer. Tout ne peut pas être décidé si souvent à Paris », le décret d’application de la loi, s’apprête-t-il à faire de la gouvernance du  sport une exception ?

On peut s’interroger 

En effet le gouvernement a envoyé le 4 juin au Conseil d’Etat le « décret Bleui » relatif aux conférences régionales du sport et aux conférences des financeurs du sport et celui relatif au délégué territorial de l’Agence nationale du sport. Décret qui va à l’encontre de donner plus de « libertés et de nouvelles initiatives et responsabilités à ceux qui agissent au plus près de nos vies » comme l’a indiqué le Président lors de son allocution télévisée.

Quid de la mission Dirx et Doussot ?

Le Premier ministre a confié à Benjamin Dirx, député, et Patrick Doussot, vice-président de l’office de tourisme du Touquet, une mission relative à la mise en œuvre de la nouvelle organisation territoriale du sport. Cette mission doit s’achever début juillet. Il est rapporté par les territoires que les 2 missionnaires ont conduit de très nombreux entretiens.
Toutes les régions ont été auditionnées mais également, le mouvement sportif, des associations professionnelles, des représentants de fédérations de collectivités territoriales, etc… Un vrai travail de concertation salué par les acteurs du sport qui mettrait en évidence, dans de nombreux cas, une méconnaissance approfondie des textes due à une insuffisance d’informations voire, pour ceux qui se sont intéressés au sujet, un risque certain d’inapplication si le projet de décret (connu depuis mi-mars) était publié en l’état.
Mais,  le décret envoyé au Conseil d’Etat ne devrait-il pas tenir compte de la concertation en cours menée par Messieurs Dirx et Doussot ? C’est ce qu’ont compris les personnes auditionnées à la lecture de la lettre de mission qui leur a été adressée afin que la rédaction du décret tienne compte des propositions de cette concertation…

Pourquoi ça coince ?

« On a le sentiment que l’Etat veut compenser le fait qu’il n’a pas la majorité au sein de l’agence sur les décisions relatives au financement des actions liées au développement de la pratique sportive » énonce un fin connaisseur du dossier.
Explication de texte...
1 – La conférence régionale du sport (dont le secrétariat est assuré par les services de l’Etat ) élabore un projet sportif territorial qui couvre la quasi totalité des politiques sportives territoriales (Article L112-14 du code du sport : le développement du sport pour toutes et tous ; le haut niveau ; le sport professionnel ; la construction et l'entretien d'équipements sportifs structurants ; la réduction des inégalités d'accès aux activités physiques et sportives ; le développement des activités physiques et sportives adaptées aux personnes en situation de handicap ; la prévention de et la lutte contre toutes formes de violences et de discrimination ; promotion de l'engagement et du bénévolat la quasi totalité des politiques sportives territoriales).
2 – Ce projet sportif donne lieu à la conclusion de contrats pluriannuels d'orientation et de financement qui précisent les actions que les membres des conférences des financeurs du sport s'engagent à conduire.
3 – La ou les conférences des financeurs (projet de décret) votent à la majorité absolue des voix de membres présents :
- les seuils de financement à partir desquels les projets d’investissement et les projets de fonctionnement doivent lui / leur être soumis pour examen et avis ;
- et émettent un avis relatif à la conformité de chaque projet soumis aux orientations définies par le projet sportif territorial.
Or les collectivités sont minoritaires au sein de la conférence des financeurs qui comprend 4 collèges : l’Etat (7 membres), les collectivités (dont le nombre de représentants dépend du périmètre géographique de  création de la conférences des financeurs), le mouvement sportif (6 membres), les organisations professionnelles et le monde économique (6 membres).
Outre le fait que la conférence des financeurs comprend plus de non-financeurs que de financeurs, que les financements sont très largement apportés par les collectivités territoriales, que certains membres de la conférence des financeurs seront systématiquement en conflit d’intérêt, dès l’instant qu’une collectivité souhaitera soutenir un projet prévu par le projet sportif territorial, elle devra obtenir l’avis conforme de la / des conférence(s) des financeurs.
CQFD : l’Etat finance l’agence au niveau national mais n’est pas majoritaire dans les décisions tout comme les collectivités financent le sport sur les territoires mais ne sont pas majoritaires au sein de la conférence des financeurs !
Ubuesque selon les personnes qui ont pris le temps de lire les textes ! Pas sûr que ce décret soit une bonne entrée en matière pour lancer la fin du quinquennat dans le sport et réponde aux demandes de tous d’augmenter la pratique sportive à tous les niveaux notamment à l’égard des pratiquants non licenciés.

2020-05-18 25 milliards pour le tourisme, la culture directement pilotée par l’Elysée et le sport qui lance un appel aux dons…

« Ce qui est certain, c'est que le sport ne sera pas prioritaire dans notre société. Il n'est pas prioritaire aujourd'hui dans les décisions qui sont prises par le gouvernement. » avait déclaré la ministre des sports il y a un mois avant de rétropédaler.
Effectivement ça se vérifie.  Et pourtant les milliards pleuvent.
Le secteur du tourisme bénéficie d’un plan de 18 milliards d’euros plus 7 milliards d’euros d’investissement (1,3 milliard d’euros en fonds propre de la caisse des dépôts qui vont générer des investissements privés, qui vont s’ajouter à ce 1,3 milliard d’euros d’argent public pour atteindre un chiffre global d’environ 7 milliards d’euros).
Il a fallu que quelques artistes s’adressent au ministre de la culture pour que le président en personne annonce vouloir « refonder une ambition culturelle pour le pays » en recevant dans le plus brefs délais des représentants du monde de la culture. 

Le sport n’est pas  prioritaire

Il faut rappeler que président Masseglia n’a jamais été reçu depuis le début du quinquennat par le président Macron sauf pour des cérémonies de remise de médailles.  Et pourtant le mouvement sportif a ramené les jeux à la maison.
Un mouvement sportif qui vient de mobiliser une enveloppe de 1,4 millions d’euros pour l’opération de dons Soutiens ton club et non 100 000  € comme a pu l’indiqué l’Equipe. En effet 800 k€ sont consacrés à la communication, 300 k€ aux fédérations en difficulté, 200 k€ dans le cadre du partenariat avec RMC et effectivement 100 k€ qui abondent la caisse de solidarité.  
Le principe de l’opération est simple : créer un fonds de solidarité national sur la plateforme Soutiens ton club au bénéfice de tous les clubs fédérés et l’approvisionner en lançant un appel aux dons fléchés auprès de leurs adhérents et soutiens, entreprises ou particuliers. Dans ce cadre, afin de renforcer la solidarité, un prélèvement de 10% sur les dons effectués, sera redistribué aux clubs les plus en difficultés, sur la base de critères objectifs.
Une opération lancée avec  soutien du ministère des Sports, la Fondation du Sport Français, le Comité National Olympique et Sportif Français, le Comité Paralympique et Sportif Français, l’Agence Nationale du sport et les associations représentant les collectivités locales (AMF, ANDES, Association de départements de France, région de France, France urbaine.
Le montant des dons sera certainement un bon indicateur du poids des clubs sportifs dans le cœur des français….  Mais un indicateur qui malheureusement ne mesurera pas l’impact éducatif et social du sport, l’impact sur la santé …

dimanche 10 mai 2020

2020-05-12 Quel sport en 2030 ? 2 scénarios post Covid 19


Voici la fin du confinement et la fin de notre « retour sur la gouvernance du sport ».
Episode 1 lancement du chantier gouvernance,  Episode 2  une vision prometteuse, Episode 3  le  processus de décision, Episode 4 (première partie )  Une mise en œuvre chaotique : le  cadre législatif et réglementaire.  Episode 4 (seconde partie)  Une mise en œuvre chaotique mais une lueur d’espoir  Dernier épisode première partie Quel sport en 2030 ? les tendances lourdes.
Voici la seconde partie de notre vision du sport en 2030


2 scénarios d’avenir

Les acteurs sont face à des choix qui pèseront durablement sur le modèle sportif dans les 15 prochaines années. Les scénarios de long terme sont eux-mêmes conditionnés par l’intensité de la crise actuelle et la durée de la première pèriode  jusqu’à la découverte d’un médicament ou d’un vaccin.
L’organisation du sport conservera longtemps les effets produits par la période pré- vaccin.

C’est la capacité des acteurs à s’organiser pendant cette période cruciale qui déterminera les scénarios de sortie de crise.
             

Le scénario de l’implosion – explosion

Chaque acteur a joué sa propre partition. Le ministère des sports a bien tenté de rassembler les acteurs autour de la gestion de la sortie du confinement avec la rédaction de guides pratiques mais rien de durable. Si le rôle de l’Etat a bien été identifié sur les problématiques de sécurité et d’éthique en revanche impossible ensuite de peser sur la sortie de crise.

Le mouvement sportif a implosé  avec des fédérations affinitaires qui  ont soutenu la FSGT dans le conflit qui l’opposait  au CNOSF et ont décidé de créer leur propre mouvement en mettant en avant le sport santé et en revendiquant une mission sociale et éducative. Elles traitent en direct avec l’agence nationale du sport pour les subventions et pour certaines fusionnent pour être plus puissantes et constituer de véritables interlocuteurs pour les élus locaux qui privilégient le sport santé, l’inclusion sociale. Les assurances et mutuelles soutiennent cet élan des fédérations affinitaires.

La crise qu’a connue le  sport professionnel pendant le confinement a laissé des traces. Chacun a joué  sa rationalité personnelle, les recours ont été nombreux. Les collectivités incapables d’apporter une réponse collective partagée au niveau national ont été sous la pression des clubs soit pour augmenter les subventions et prestations de services soit pour supprimer les loyers. Passé la crise, le sport pro en particulier le foot est reparti de plus belle vers un système toujours plus inflationniste sur les salaires
Les organisateurs d’événements ont négocié pendant la crise au cas par cas le report de dates ou des conditions particulières d’organisation.  Résultat les évènements sont concurrents entre eux. C’est une course effrénée à la chasse au spectateur qui a été lancée depuis la sortie de crise sans compter des calendriers totalement anarchiques.  C’est aussi une concurrence exacerbée pour la recherche de partenaires dont les moyens financiers depuis la crise ont été revus à la baisse. Le fossé s’est creusé entre Sport pro et sport de base vivent chacun leur vie de leur côté. La zone de chalandise du sport pro est internationale (Européenne). Le nombre de professionnels a beaucoup diminué. Leur rémunération tient autant compte de leur capacité à fédérer des communautés de spectateurs qu’à leur valeur sportive.


Paris 2024 a continué sur sa lancée avec ses challenges pour animer le label terres de jeux. De son coté le mouvement sportif s’accroche à son programme « sentez vous sport » à chaque rentrée. Le gouvernement a relancé la fête du sport et la journée olympique. Mais « en même temps «  la semaine olympique est maintenue à une autre date. Personne n’y comprend rien et aucun message ne passe auprés de la population et des clubs.  
Sur le terrain les acteurs sont livrés à eux mêmes et multiplient les dossiers pour sauver les meubles. Les mois de confinement ont laissé des traces. Les bénévoles seniors condamnés à l’inaction n’ont pas repris leurs fonctions. Pour y suppléer les dirigeants ont recruté des salariés précipitant le recours à des produits sportifs solvables (subventionnables ou destinés à des publics solvables. Le club devient le refuge pour la pratique organisée. La réponse fédérale pour les pratiques non compétitives non solvables est moins évidente.

Coté financement c’est la cacophonie. Sur sa lancée l’agence du sport avec son peu de moyens a continué à  lancer des appels à projets sans engagements des autres partenaires. Chaque acteur met en place ses propres appels à projet et ses propres critères. La gouvernance du sport sur les territoires a fait un flop retentissant du fait de l’incompréhension des nouveaux élus qui ont été renouvelés en 2021 (départements et régions). Avant cette date et compte tenu de l’urgence à gérer la crise du Covid 19 aucune conférence régionale et conférence de financeur n’a vu le jour.

Quant aux équipements sportifs c’est toujours aussi compliqué et aussi long de sortir un projet. La multitude des financements publics, l’absence de vision sur le long terme d’une politique territoriale d’équipements additionnées à une capacité financière des collectivités amenuisée suite à la crise du Covid 19 font que peu de projets sortent de terre. Le privé n’a pas pris en relais en l’absence d’outils adaptés permettant de garantir des investissements privés visant à satisfaire des missions d’intérêt général (cf nos différentes contributions sur le sujet et notamment celle faite en 2013 https://patrick-bayeux.blogspot.com/2013/05/2013-03-12-modernisation-du-sport-notre.html

La société a conservé les traces de cet affreux terme de distanciation sociale qui n était en réalité que de la distanciation physique. La distanciation sociale l’a finalement emporté sur la distanciation physique Les français ont  privilégie une pratique plus individuelle avec des applications en ligne, la marche le vélo ou des activités collectives mais ne nécessitant pas de déplacement trop important. Le coaching sous toutes ses formes numériques a fait sa place.

Le scénario de la raison

La crise du Covid 19 a eu du bon. Les acteurs ont compris l’intérêt de travailler ensemble et de porter collectivement  un bien commun. C’est un véritable plan de relance du sport qui a été mis en place. Les acteurs historiques de l’agence du sport ont été rejoints par la fondation du sport. Le COJO dont le président siège au sein de l’agence nationale du sport a pesé de tout son poids et a conçu la politique d’héritage  de Paris 2024 avec l’ensemble des acteurs. Mieux, les partenaires financiers du COJO ont accepté que soit versé un pourcentage de leur participation au financement des actions de l’agence nationale du sport tout comme la fondation du sport français qui a rejoint l’agence comme le proposait le rapport gouvernance (proposition 57).  Y compris les assurances et les mutuelles  sont présentes dans le tour de table avec une forte volonté de financer le sport santé.

Le mouvement sportif a fait front. Il a profité de la crise du Covid 19 pour se réinventer. Il a créé un actif immatériel : la licence universelle (idée suggérée dans le chantier gouvernance le 5 mars 2018 mais non retenue). Tous les enfants qui entrent au CP ont désormais une licence sportive avec un numéro à vie. Accompagnée d’un passeport sportif qui contient le dossier médical sportif, ses expériences, compétences et diplômes il comporte en plus une mention test covid qui permet de pratiquer les sports de contacts ou d’aller dans les enceintes sportives.

Les professeurs d’EPS  pendant le  deconfînement ont profité de cette période atypique pour marteler un message des bienfaits  de la pratique physique pour la santé. Sur 10 ans le taux de pratiquants a progressé chez les ados.  Y compris la télé-réalité s y met. Pas une série sans une routine quotidien d’activités physiques. La pratique physique régulière est devenue une routine.  

Sur le terrain les acteurs du sport ont apporté des réponses lisibles et concertées.
Etat, collectivités, mouvement sportif, partenaires économiques, COJO, partenaires financiers portent ensemble une politique publique du sport. Messieurs Doussot et Dirx ont rendu dès le déconfinement leur rapport sur la mise en œuvre de la nouvelle organisation territoriale du sport et ont été décisifs dans la nouvelle organisation territoriale qui a permis de désigner rapidement des chefs de file par compétence et d’être efficace.

Les fédérations ont renouvelé  leur mode de gouvernance. Elles travaillent ensemble et mutualisent les services communs dont les associations de base ont besoin. Vis-à-vis des associations locales elles évoluent d’un modèle « fait ce que je te dis » à « Qu’est-ce que je peux faire pour t’aider ». Elles encouragent et gèrent la solidarité entre les sports professionnels et le sport de base. Elles acceptent l’innovation et la diversité des situations locales.

Les organisateurs de grands évènements sportifs ont créé un fonds de garantie des évènements sportifs qui permet d’assurer le report ou l’annulation de grandes manifestations.
Le sport pro après s’être déchiré pendant la période de confinement a réalisé ce qui était impensable : l’harmonisation des calendriers au niveau national et international. La LFP a adopté un calendrier d’été, le rêve de Frédéric Thiriez. Le rugby a modifié son calendrier international. Les sports de salle aussi ont compris la nécessité de mutualiser les enceintes sportives et de s’entendre sur les calendriers. Une régulation internationale et européenne intervenue pendant la crise a permis au sport professionnel de revoir son modèle économique.
La loi a été modifiée pour permettre aux clubs de gérer les équipements sportifs sans mise en concurrence. Cela vaut pour les clubs pros ou les clubs locaux qui pour certains ont compris tout l’enjeu de se regrouper au niveau intercommunal. De plus en plus d’équipements sont ainsi gérés par le mouvement sportif qui accueille aussi les scolaires la journée.
Les pistes cyclables mises en place pendant le confinement ont été maintenues. A l’image des pays nordiques ce sont de véritables autoroutes à vélo qui traversent les métropoles.  Même les grandes surfaces qui avaient amorcé une stratégie de décroissance avant la crise du Covid 19 consacrent des espaces à la pratique physique et sportives. Certains friches industriels sont désormais consacrés aux activités physiques et sportives.



Raison / intelligence collective
Explosion / implosion
Enjeu dominant
Mieux faire ensemble
Chacun pour soit
Politique
Pilotage par la concertation et l’engagement de tous les acteurs au service d’un projet commun
Aucun système de pilotage chaque acteur développe sa propre stratégie 
Equipement
Recherche de cohérence à la fois dans la planification et l’utilisation
Développement de e-sport- Multiplication de l’offre privées
Equipements « normés «  en baisse
Territoire
Répartition des compétences par niveau de collectivité
Fonctionnement par opportunité lié à des financements croisés
Mode d’action
Grand plan de relance du sport dans un premier temps et gouvernance partagée ensuite
Eclaté
Rivalité

Les acteurs publics
Tous au service d’un projet visant le bien commun élaboré juste après la crise du Covid avec un plan de relance jusqu’au JO est qui s’inscrit dans l’héritage Covid  Paris 2024
L’état présent uniquement sur le sport de haut niveau, les collectivités en réponse aux besoins des clubs au cas par cas avec un recentrage sur les équipements (pour les clubs et aménagements  (pour le grand public
Le mouvement sportif
Eclatement du mouvement sportif avec scission entre fédérations délégataires et fédérations affinitaires
Le secteur marchand
De plus en plus présent grace au applications numériques et à une offre adaptée à une pratique de santé de bien être au niveau local 
Le sport pro
Développement d’un modèle inflationniste basé sur les droits TV rachat de droits sur le e-sport
Paris 2024
A développé ses propres programmes, aucune trace de l’héritage passé les JO



Conclusion

Le scénario implosion/explosion semble le plus vraisemblable à moins que la pandémie agisse comme un révélateur de l’intelligence collective.

Mais qui aura suffisamment de légitimité pour appeler à cette « révolution » ? peut on imaginer le monde d’après avec ceux qui ont construit le monde d’avant ?

« Ce monde n’est pas fini, il va gigoter encore. Après le confinement un boom économique provisoire le rassurera. Seul un nouveau mouvement citoyen  animé par une pensée forte et une conscience lucide pourra ouvrir le chemin d’un nouveau monde » disant Edgar Morin dans un tweet daté du 26 mars 2020 ‘1 :40 PM

et si le sport donnait l’exemple. 

Etant à l’origine de la création de l’agence nationale du sport mais n’ayant pas été invité à son lancement et n’ayant jamais eu aucun contact avec les dirigeants de l’agence, je me positionne aujourd’hui comme un lanceur d’alerte.

Aujourd’hui j’ai un nouveau rève pour 2020 (j’en avais fait un en début d’année http://patrick-bayeux.blogspot.com/2020/03/20200121-ce-dont-javais-reve-pour.html ) , ou plutôt je  formule un vœux, voire  je lance un appel pour la création d’un grand plan de relance concerté entre tous les acteurs du sport.

Les acteurs du sport sont ils capables de se mobiliser pour se réinventer. A eux de choisir leur scénario.