La loi de modernisation de l'action publique territoriale et
d'affirmation des métropoles a été votée le 19 décembre après 6 mois de
débats Lien vers la loi .
Outre la création des métropoles , l'élargissement des compétences du
bloc communal en tant que chef de file, le texte crée des conférences
territoriales de l'action publique (CTAP), futur cadre de la
coordination, à l'échelle de la région, entre collectivités locales pour
l'exercice concerté des compétences.
Le rétablissement de la clause générale de compétence
C'était prévu, c'est maintenant voté, le conseil général et le
conseil régional à nouveau fondent leurs interventions sur la clause
générale de compétences.
Art. L. 3211-1 - Le conseil général règle par ses délibérations les affaires du département.
«
Il statue sur tous les objets sur lesquels il est appelé à délibérer
par les lois et règlements et sur tous les objets d'intérêt
départemental dont il est saisi.
« Il a compétence pour promouvoir
les solidarités et la cohésion territoriale sur le territoire
départemental, dans le respect de l'intégrité, de l'autonomie et des
attributions des régions et des communes. »
Art. L. 4433-1 - Le conseil régional règle par ses délibérations les affaires de la région.
« Il statue sur tous les objets sur lesquels il est appelé à délibérer par les lois et règlements et sur tous les objets d'int
érêt régional dont il est saisi.
«
Il a compétence pour promouvoir le développement économique, social,
sanitaire, culturel et scientifique de la région et l'aménagement de son
territoire, ainsi que pour assurer la préservation de son identité et
la promotion des langues régionales, dans le respect de l'intégrité, de
l'autonomie et des attributions des départements et des communes. »
Le sport absent du développement régional
Les régions ont consacré en 2011 prés de 500 millions d'euros au
développement du sport (selon l'Association des Cadres Territoriaux du
Sport des Conseils Régionaux), pas suffisant visiblement pour leur leur
reconnaitre une compétence pour promouvoir le développement du sport.
Dans
ce contexte on voit difficilement comment le ministère des sports peut
justifier le transfert des CREPS aux régions. Le projet de décret qui
circule prévoit le transfert aux régions du patrimoine immobilier des
CREPS, des charges d'investissement et de fonctionnement (accueil,
restauration, hébergement, entretien général et technique) et des
personnels correspondants.
Le 20 mai dernier 2013-05-20 A quand un rapport Lescure sur le sport ?
on s'étonnait de l'absence du sport des compétences régionales,
aujourd'hui on regrette cette situation et on réaffirme que la solution
n'est pas le transfert des CREPS aux régions, mais la création d'un
groupement d'intérêt public régional (cf sur ce sujet nos Réflexion sur le projet de loi de modernisation du sport 2013 page 9 ).
Le
transfert des CREPS aux régions sous la forme d'un EPLE conduira trés
rapidement à faire du CREPS un enjeu de politique régionale et à
l'abandon de certaines disciplines trop couteuses non médiatiques. Les
CREPS constituent un élément majeur de la politique du haut niveau en
france. Traiter de l'avenir des CREPS sans avoir de vision politique sur
l'organisation du haut niveau est une erreur politique. La gestion du
haut niveau relève d'une compétence nationale et doit être pensée dans
le cadre d'un maillage vertical (fédéral) et horizontal (territorial)
avec l'application du principe de subsidiarité. Le sport n'est pas une
politique publique comme les autres. La politique sportive doit être
pensée à chaque échelle de territoire dans une logique de progression
pour aller de la masse vers la performance, du local à l'international.
Décentraliser la gestion des CREPS c'est ne plus disposer des leviers
pour agir sur le haut niveau, c'est à terme abandonner une politique
nationale du haut niveau en france, un service public du haut niveau.
Quoiqu'il en soit la mise en place d'un GIP qui regrouperait au
niveau régional : le CREPS qui deviendrait la pierre angulaire du HN en
région ; l'Etat, le mouvement sportif ; les intercommunalités ; les
centres de formations qu'ils soient hébérgés au CREPS ou non ; la région
; les départements, nécessite à minima que la région soit reconnue
comme un territoire pertinent pour le développement du sport.
Certes il est toujours possible de modifier la loi mais nous avons le
sentiment d'une occasion manquée, d'une absence de vision à court terme
mais aussi à long terme, car nous avons la conviction que le sport doit
se réorganiser sur une double cohérence régionale et intercommunal
(bloc local). Ou alors, le ministère des sports souhaitait transférer
les CREPS tout en gardant la main, une illusion selon nous et surtout
une vision datée de la gouvernance.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire