Nous l'avions annoncé dans notre dernier édito,
la semaine passée s'annonçait décisive mais tendue pour la
modernisation du sport. Elle s'est terminée comme elle avait commencé,
le CNOSF ayant décidé de ne pas participer à l'installation du CNS pour
montrer sa détermination à peser sur l'avenir de la gouvernance du sport
et surtout à être mieux considéré par l'Etat. Il faut rappeler qu'en
début de semaine les représentants du mouvement sportif avaient quitté
le conseil d'administration du CNDS (cf notre édito Modernisation du sport : semaine décisive .... mais mal engagée )
Et maintenant que fait-on ?
A en croire les déclarations du WE, la ministre a de son coté
dédramatisé la situation, en indiquant « un besoin de trouver des
équipements pour faire évoluer la gouvernance du sport Français » Lire l'article de BFMTV
Pour sa part D Masseglia a indiqué que le CNOSF continuait de participer à toutes les instances de concertation Lire l'ITV dans le JDD, et affirme sa volonté que « cela reparte du bon pied ».
Une concertation pour quel modèle ?
Car au fond il est là le problème : si le ministère et le CNOSF sont
d'accord sur la nécessité de faire évoluer la gouvernance, on ne peut
pas penser que les tensions ne révèlent que des problèmes de forme et de
préséance ! les acteurs du sport ont tout à perdre à se déchirer. Les
prochaines années s'annoncent difficiles et nécessitent d'être unis pour
peser dans le débat politique et dans les choix de politiques
publiques.
Actualisation du modèle
Du coté du ministère des sports rien n'a filtré sur les orientations
du projet de loi de modernisation. La ministre a annoncé lors de
l'installation du CNS vouloir actualiser le modèle dessiné au début des
années 80, l'adapter à un contexte qui a profondément changé et de
lister les point déterminants pour l'avenir du sport : solidarité au
sein du mouvement sportif, meilleure définition du service public du
sport, reconnaissance du rôle des collectivités territoriales et
articulation des interventions publiques entre elles, prise en compte
des conclusions de plusieurs missions parlementaires ou de la commission
d'enquête sénatoriale sur l'efficacité de la lutte contre le dopage....
Ou nouveau modèle ?
De son coté le mouvement sportif est plus précis. Réuni pendant 2
jours pour penser le sport à l'échelle d'une génération ( 2030), les
travaux ont débouché sur 5 grandes propositions structurantes
- affirmer la dimension économique sport et l'action du mouvement sportif.
A ce titre le CNOSF souhaite commanditer une étude sur l'impact
économique du mouvement sportif et de revenir sur le serpent de mer du
compte satellite du sport.
- Renforcer la responsabilité sociale des associations sportive.
Le CNOSF considère que la place de l'association sportive doit être
étendue avec la création d'offres de services en direction des non
licenciés et son corolaire, le développement des capacités d'accueil et
d'encadrement, un club d'utilité sociale labellisé en quelque sorte
- mettre en place le parcours sportif du jeune.
En partenariat avec l'éducation nationale, la pratique physique débute à
l'école pour se structurer progressivement. Ce parcours sportif est
considéré comme un processus d'épanouissement indispensable au
développement harmonieux de l'enfant auquel doivent répondre les
acteurs, les parents, les structures.
- repenser les relations avec les pouvoirs publics et en particulier avec l'Etat.
Il s'agit d'un nouveau mode de gestion des contrats d'objectifs des
fédérations et d'une évolution du statut des cadres techniques des
fédérations qui aujourd'hui bénéficient d'un statut (très spécifique à
l'organisation du sport en France) « de placement auprés des fédérations
» vers un statut de mise à disposition (qui place l'agent sous la seule
responsabilité hiérarchique du président de la fédération). Certains
présidents de fédérations souhaitent aller plus loin et expérimenter dès
à présent la possibilité de gérer directement les cadres techniques
avec des contrats de droit privé. Dans ce partenariat gagnant-gagnant,
l'Etat ferait une économie de 20 %, les fédérations étant prêtes à
accepter une subvention pérenne correspondant au cout de fonctionnement
d'un nombre de cadres techniques diminué de 20 % en contre partie de la
gestion directe des cadres par la fédération.
- gérer le haut niveau dans le cadre d'un véritable partenariat. Il
s'agit de la création d'une agence dédiée au haut niveau dans le cadre
d'un GIP par exemple composé de l'Etat, des collectivités locales et du
mouvement sportif
D'autres sujets esquissés lors des 2 jours feront l'objet d'un
séminaire « interne » en septembre avec notamment la question de la
solidarité entre les fédérations sportives et leur financement, le
principe de subsidiarité décliné à la fois dans les fédérations, entre
le CNOSF et les fédérations, entre le mouvement sportif et ses
partenaires, ....
Un principe de subsidiarité qui s'appuie sur 3
déclinaisons : Simplifier (l'organisation) rationnaliser (la gestion
des moyens) responsabiliser (les acteurs).
A notre avis toutes ces propositions qu'il s'agisse à ce stade de
celles du ministère ou de celles du CNOSF ne sont pas de nature à créer
une rupture définitive entre le ministère et le CNOSF, reste à trancher
sur la question principale : quel doit être la place de l'Etat dans
cette nouvelle gouvernance ?
La revue de presse de la semaine sur le sujet
Fourneyron : « Besoin de trouver les équilibres avec Masseglia » BFMTV
Apaisement entre Denis Masseglia et Valérie Fourneyron BFMTV
Déclaration de Denis Masseglia devant le CNS CNOSF
Nouveau clash entre la ministre des Sports et le comité olympique français Le Parisien
Crise ouverte entre la ministre des sports et le CNOSF Sport 24
Le mouvement olympique menace de boycotter le Conseil national du sport, le nouvel organe de gouvernance du sport Localtis
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