Les premiers retours relatifs à la mise en place de
l'aménagement des rythmes scolaires mettent en exergue que la
préoccupation de l'enfant est passée au second plan voire au troisième
plan au profit d'une lecture comptable du texte. La gestion des
plannings et la gestion des moyens supplantent de loin le projet
éducatif.
On relève à l'occasion que le terme aménagement des
rythmes scolaires est un terme malheureux qu'il faudrait supprimer au
profit d'un terme mieux adapté d'aménagement du temps de l'enfant qui
met en exergue la priorité donnée à l'enfant et non pas à la
construction d'un emploi du temps dans un nouveau rythme. Tout comme au
terme périscolaire, il faudrait préférer activités éducatives
prolongeant le service public de l'éducation ou pour faire plus court
celui de temps éducatif non scolaire comme le propose Claire Leconte .
Car
en réalité localement c'est bien de rythmes et d'emplois du temps dont
il s'agit : comment construire un nouvel emploi du temps en tenant
compte de toutes les contraintes et en particulier les contraintes de
moyens (gestion des plannings disponibilité des équipements et
mobilisation du personnel entre autre).
Certaines communes
n'hésitent pas pour entrer dans le moule et trouver ¾ d'heures pas jour à
décaler d'un quart d'heure le début de l'école le matin, l'après midi
et à terminer un quart d'heure plus tot !
On imagine mal comment un
tel changement peut être bénéfique pour l'enfant ! Quant à un impact
sur l'offre d'activités sur le temps éducatif non scolaire, autre
objectif de la réforme il faut oublier. Le seul impact sera de demander
aux personnels déjà en place de travailler ¾ d'heure de plus par jour.
En résumé la seule question est comment occuper les enfants pendant ¾
d'heures !
Faire sauter la contrainte des 9 demi journées au profit de 4 jours et demi....
Aujourd'hui,
le décret 2013-77 du 24 janvier 2013 relatif à l'organisation du temps
scolaire dans les écoles maternelles et élémentaires prévoit que la
semaine scolaire comporte pour tous les élèves vingt-quatre heures
d'enseignement, réparties sur neuf demi-journées. Il faut rappeler que
cette formulation est issue du décret Darcos du 15 mai 2008.
Difficile
avec cette contrainte d'organisation de la semaine scolaire sur 9 demi
journées de libérer des créneaux pour développer un véritable service
public de l'éducation hors temps scolaire. Pour ce qui nous préoccupe
nous considérons que ces activités éducatives prolongeant le service
public de l'éducation constituent, un service public des APS situé
entre le service public de l'EPS sur le temps scolaire et le service
public du sport sur le temps du club (voir notre édito Modernisation du sport : notre contribution au débat II - le Rôle de l'Etat ). Mais la mise en place d'un véritable service public des APS nécessite :
-
1 = des créneaux horaires permettant de mettre en place des
apprentissages (1 h 30 minimum). Aucun des exemples proposés par le
ministère dans de document intitulé « infographie "Réforme des rythmes à l'école primaire : exemples d'emploi du temps" ne permet de répondre à cette contrainte.
- 2 = un encadrement compétent.
.... Pour créer des emplois
Autre
avantage, la possibilité de mobiliser voire de recruter du personnel à
plein temps, personnel qui serait affecté à ces activités sur plusieurs
écoles pour pouvoir exercer un temps plein. Soit des éducateurs des APS
si c'est la volonté de la commune soit des emplois (d'avenir ? cf notre édito Modernisation du sport , notre contribution au débat VII : les formations)
créés par les associations sportives qui partageraient leur temps entre
les activités du temps éducatif non scolaire et les activités du club.
« Tout commence à l'école »
C'est ce que martèle Denis Masseglia président du CNOSF (cf le sport c'est bien plus que du sport
). A école certainement mais désormais également sur le temps éducatif
non scolaire. Avec cette réforme du temps de l'enfant et sous réserve
que les acteurs (qu'il s'agisse du législateur ou des acteurs locaux)
mettent en avant l'enfant, cette réforme peut être un formidable
accélérateur du développement des pratiques physiques et sportives mais
aussi avec les emplois d'avenir un levier de professionnalisation du
mouvement sportif.
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