Alors que la ligue nationale de basket annonce un projet de
réforme (qui reste à entériner par l'assemblée nationale) de l'accès à
sa pro A avec des invitations pour les clubs de pro B sur les bases
d'un cahier des charges basé sur d'autres critères sur le seul résultat
sportif : capacité d'accueil de la salle, montant du budget,
gouvernance, structure administrative, existence d'un centre de
formation agréé, déjà des voies s'élèvent pour critiquer cette
évolution. Jacques Thouroude président de l'ANDES déclare à ce sujet
dans Localtis « être surpris de cette annonce jamais abordée en réunion
» et de mettre en garde les ligues dans l'application de critères qui
s'imposerait aux propriétaires des enceintes (aréna ou stade) c'est à
dire en grande majorité les collectivités locales.
Et si Monsieur Thouroude se trompait ?
Nous considérons pour notre part au contraire que les
collectivités qui ont investi dans des équipements sportifs tels que des
Arenas et des stades devraient exiger des ligues et des pouvoirs
publics de disposer d'un club évoluant au plus haut niveau pendant le
temps du remboursement de l'emprunt.
Comment expliquer aux contribuables qu'ils ont investis 80 - 100
voire 200 millions d'euros ou plus dans un stade et qu'ils n'ont pas la
garantie d'avoir un club auplus haut niveau. Prenez l'exemple de
Grenoble. Un stade neuf magnifique et un club en CFA. Imaginez une
seconde que les stades réalisés pour l'euro 2016 accueillent uniquement
les matchs de l'Euro 2016 .... sans club résident. Une Arena de 10000
places labellisée par l'Etat sans club résident. C'est inimaginable.
Alors oui à la ligue fermée ou plutôt semi fermée qui permettrait à un
club même dernier du championnat de se maintenir au moins un ou deux
ans. Pourquoi pas un système de relégation reposant sur les résultats
des 3 dernières saisons par exemple.
L'autre modèle est que les clubs soient propriétaires de leurs
équipements. Et pour ça la ligue semi fermée est un premier pas qui a
l'immense avantage de rassurer les prêteurs. Comment aujourd'hui
imaginer qu'une banque puisse prêter à un club pour construire un
équipement sportif sans aucune garantie que ce club reste au plus haut
niveau sportif pour pouvoir rembourser l'emprunt ? Nous avons démontré
que les clubs (au moins de football) avaient la capacité à financer les
stades sous réserve que les recettes stades soient affectées aux stades
et non aux salaires (lire nos précédents éditos : Loi Euro 2016 : "une
occasion à ne pas manquer" ! 15/03/2011 ; Un projet de loi Euro 2016
ou un projet de loi grandes enceintes sportives ? par Patrick Bayeux et
Eric De Fenoyl 21/12/2010 . De ce point de vue le Fair Play financier
mis en place par le président de l'UEFA va dans le bon sens.
Depuis plusieurs années nous préconisons une inversion du modèle qui
consiste à laisser l'initiative aux clubs et aux opérateurs privés
d'un coté et de l'autre à permettre aux collectivités de soutenir cet
investissement en achetant des places, des loges, des espaces
publicitaires, en louant l'équipement pour des missions de service
public. (Notons que ce modèle peut fonctionner y compris pour des
équipements de base comme les piscines). Souhaitons que le projet de
la ligue de basket soit un premier pas vers ce modèle.
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